Leaticia Marie Eliane Nabi

Mon essentiel

Couple insouciant profite pour détendre le jour de la Saint Valentin. Crédit : freepik

Murmure dans mes oreilles mon essentiel.
Ta douce voix me maintient en veille.

Chante-moi l’hymne de ton cœur,
Je désire que cette mélodie pénètre mes mœurs.

Dis-moi que ta présence à mes côtés,
Symbolise ton amour infini à mon égard.

Loin de ravir l’âme de la jeune fille en beauté,
Enlace-moi de tes bras langoureux.

Couple intime au lit. Crédit : freepik

Plonge tes yeux perçants dans mes mirettes fuyards.
Sans dire mot, éloigne de nous le voile brumeux.

Aime pour toujours,
Ne reste pas pour un jour.

Embrasse-moi tendrement,
Mais serre-moi éternellement.

Couple d’amoureux se tenant les mains. Crédit : freepik

Être dans ce nid d’agapè avec toi, me vivifie,
Car tel un arbre ne peut vivre sans ses racines,

De même, en ton absence, je me liquifie.
Mon essentiel, tu es mon aphérèse de perle fine.

Je t’aime mon soyeux.
Je t’aime mon moelleux.


De quoi mon pays a-t-il besoin ?

Depuis quelques années, le Burkina Faso, pays d’Afrique de l’Ouest, fait l’objet de plusieurs actes terroristes. En effet, ces derniers impactent négativement différents domaines d’activités du pays et troublent le quotidien des populations. Il est donc judicieux de me poser la question suivante : de quoi mon pays a-t-il besoin ? La situation actuelle laisse croire, que le pays a besoin d’hommes forts, qui seront capables de mettre fin à la crise. Cependant, la mise en place d’institutions fortes est primordiale, si nous voulons instaurer une démocratie pérenne.

Un besoin d’hommes forts

Regardez mon biceps. Un jeune garçon afro-américain en t-shirt montrant sa force. Crédit : freepik.

En politique, un homme fort est un dirigeant politique, qui applique ses mesures par force et conduisant la plupart du temps un État autoritaire ou totalitaire. Quand je me réfère à l’histoire de mon pays, les coups d’État se sont succédé les uns après les autres jusqu’à nos jours. En effet, la Constitution du 2 juin 1991 est inlassablement bafouée par toute personne éprise du pouvoir.

Après les indépendances, tous les hommes forts n’ont apporté aucun développement durable. Remarquons que les hommes forts agissent qu’en fonction de leurs intérêts personnels. Par contre, le capitaine Thomas SANKARA avait une vision du Burkina Faso. Ses paroles étaient en adéquation avec ses actes. Son pays représentait sa priorité. Ses intérêts étaient collectifs et son idéologie traversa les âges. Par exemple, il accordait une place importante à la femme, qui avait son mot à dire.

La nécessité d’institutions fortes

Belle composition féministe dessinée à la main. Crédit : Freepik.

L’ancien président américain, Barack Obama déclarait, lors de son discours à Accra, que l’Afrique n’avait pas besoin d’hommes forts, mais d’institutions fortes. Ayant grandi et poursuivi des études de Droit, son discours fit sens pour moi. Dans un État de droit, les institutions fortes sont une condition sine qua non à la démocratie. En effet, une institution publique est un ensemble des formes ou des structures politiques, telles qu’elles sont établies par la loi ou la coutume, et qui relèvent du droit public. Ce sont des institutions démocratiques. Je peux citer entre autres le Président du Faso, le Gouvernement, le Conseil constitutionnel, le Conseil d’État, etc.

Une combinaison des deux

Groupe multiethnique de jeunes hommes et femmes étudiant à l’intérieur. Crédit : freepik.

La gouvernance d’une institution publique ou privée nécessite bien évidemment d’hommes et de femmes capables. En effet, l’image d’hommes forts ne doit pas incarner le monopole de la force ou de la violence. Une personne forte est cette personne, qui fait la guerre avec ses idées ; l’homme ou la femme qui rallie ses semblables à travers une vision et des objectifs déterminés dans le temps.

Visiblement, les bonnes personnes doivent être mises aux postes qu’il faut, sans tenir compte de la notion de force. Par exemple, avec l’avènement du terrorisme, nous sommes confrontés à un déplacement massif de la population, avec près de 1 719 332 de personnes déplacées pour l’année 2022. La situation aurait pu être différente, si les dirigeants avaient une vision à long terme pour le pays, en mettant les personnes compétentes aux institutions qu’il fallait. En plus, avec cette crise sécuritaire, je constate que l’environnement et le patrimoine culturel en paient le lourd tribut. Les forêts sont, en effet, détruits pour contrer l’ennemi; les villages et les sites touristiques sont bombardés, dans le but neutraliser les terroristes.

Il est vrai que le terrorisme sera éradiqué un jour. Seulement, de quoi mon pays a-t-il besoin ? Pour ce faire, les bonnes décisions doivent être adoptées, et les dirigeants des institutions publiques ou privées doivent être soucieux du bien-être des populations, qui leur ont cédé une partie de leur pouvoir. Partout dans le monde, des pays comme l’Ukraine, l’Afghanistan, le Mali, le Burkina Faso ont besoin de paix. Nos institutions ont donc besoin d’hommes, de femmes, de jeunes responsables et dignes de confiance.


A cœur ouvert

À cœur ouvert devant un livre saint, une jeune fille a joint ses mains pour la prière. Crédit : Freepik.

Le coeur est souvent atteint lorsque la blessure infligée provient des êtres que l’on aime. Des fois, le silence instauré par la personne sans explication, brise le coeur qui avait foi en elle.

La distance créée du jour au lendemain, est si pesante que le moindre souvenir ouvre les vannes de nos yeux. Souvent, on constate le mépris intentionnel ou non que la personne ajoute à la douleur engendrée pour son propre plaisir ou pas.

La difficulté à faire la différence entre la volonté de la personne blessante trouble mes méninges et me pousse à arrêter d’y penser. Comme une lettre à la poste, je me disais qu’il était plus simple de mettre fin à la relation, à l’amitié, sans détruire pour autant ma personne, qui avait éprouvé de véritables sentiments.

<< Seulement, il y a des fois où les mots ont du mal à sortir et le cerveau mélange sans raison un discours pourtant bien préparé depuis des jours, des semaines, des mois… >>, m’a-t-on. Personne ne prépare l’autre évidemment, à la tragédie de la souffrance qui survient immédiatement après le dernier message ou coup de fil.

Cette douleur, mon cœur l’a subi quand mon cher ami me quitta pour toujours. D’habitude, il prenait du temps pour répondre. Mon cœur était meurtri, car je le voyais être connecté et je me demandais pourquoi ne repondait-il pas à mes messages. Nous vivions dans des pays différents, mais cela n’expliquait pas ce comportement à mon égard.

Je ruminais ma petite vengeance le jour où je verrai apparaître son message sur mon téléphone. J’aurai mieux fait de transférer cette énergie dans une autre besogne. En effet, la vérité après éclosion me rendit ridicule.

Mon cher ami luttait pour sa vie. En effet, la leucémie s’était aggravée. Le 16 décembre 2018, il me fit savoir que ça allait ! Seulement, le 18 décembre de la même année, il se déconnectait à tout jamais. C’est en 2019, que l’information parvint à mes oreilles pour des évènements indépendants de ma volonté.

Il arrive que les personnes que l’on aime, soient silencieuses pour diverses raisons. Nous décidons de nous en détacher, car les codes mis en place sont brisés selon notre entendement. Malheureusement pour certaines personnes se trouvant dans ma situation, le coeur prend un coup et met du temps pour cicatriser.

En somme, le droit de m’énerver, de m’offusquer ne m’a rien apporté. Ce droit ne m’a pas aidé à être près de mon ami dans sa douleur.


À l’unisson

Un poing levé symbolsant l’unité. À l’unisson. Crédit : Freepik.

A l’unisson,

Nos cœurs battent.

L’amour qui les anime, calme les ardeurs de nos orgueils,

Car nos essences de feu embrasent notre nid d’amour au moindre doute.

J’essaie de te rassurer par des baisers,

Par-ci, par-là,

Des douces caresses sur ta joue, autour de tes yeux,

Des mots langoureux pour apaiser ta colère naissante.

A l’unisson,

Nos âmes s’accordent par des liens,

Que seuls nos yeux d’amour perçoivent.

Impossible de terminer une phrase, un acte sans que ton esprit ne le comprenne.

A l’unisson,

La volonté d’être en l’autre uniformise nos traits,

Qui luttent un tant soit peu pour garder leurs différences.

Une fausse différence qui donne un mélange unique,

Que je trouve parfait pour nos personnalités.

A l’unisson,

Nos cœurs battent.

Ils regardent au loin,

Le chemin idéal à prendre.

Tu désires rester auprès de moi et,

Je veux que tu restes.


Participation politique et civique des femmes à la gouvernance locale

Une femme face à des micros dans une assemblée politique. Crédit : Freepik.

Depuis quelques années, on constate que la société évolue, presque sans les femmes et cela est visible dans toutes ses strates. Tout le monde aspire à un mieux-être pour la génération actuelle et future. Dans ce processus, la femme occupe une place non négligeable, car étant considérée comme une autre moitié du ciel, elle a sa part à jouer. C’est pourquoi la participation politique et civique des femmes dans la gouvernance locale est un élément majeur pour prendre en compte ses avis, ses décisions pour un plein épanouissement de la vie en communauté.

Partout ailleurs, nous constatons que la femme est de plus en plus engagée que ça soit en économie, en astronomie, en droit et en politique. Mais on remarque également que ce engagement est faible surtout en politique. Comment expliquer cette faible participation politique et civique de la femme au sein de la gouvernance locale ?

À travers les lignes qui suivront, nous verrons les facteurs pouvant expliquer cette participation ineffective de la femme et donner des éléments de solutions pour changer cette situation.

Une faible participation politique et civique de la femme.

Une femme qui supervise un bureau de vote. Crédit : Freepik.

La femme fait face à plusieurs difficultés qui freinent sa participation dans le développement local.

La femme est confrontée à des facteurs sociaux et culturels. Dans certaines régions du monde, les femmes n’ont pas le droit de s’exprimer comme le ferait un homme. En effet, lorsque la femme se marie, l’homme incarne le chef de famille et c’est à lui de décider. Cela constitue déjà un handicap, car elle ne peut rien faire sans l’aval de son mari.

L’absence d’une formation universitaire adéquate ne permet pas à la plupart des femmes d’embrasser certaines carrières. En effet, les femmes ne sont pas encouragées à poursuivre des longues études. On lui rappelle qu’elle doit songer à fonder une famille le plus rapidement possible.

Les textes de lois adoptées sont à leur désavantage. En effet, elles ne mettent pas en place des structures qui pourraient encourager la participation de la femme dans les prises de décisions. Par exemple au Burkina Faso, la loi n°010-2009/AN du 16 avril 2009 portant fixation de quotas aux élections législatives et aux élections municipales est une véritable innovation.

Mais on constate que les formations politiques ont dû mal à respecter ce quota. Elles occupent le second plan et subissent dans le silence.

La stigmatisation des femmes constitue un frein à la gouvernance locale. En effet, la jeune fille ou la femme est peu considérée comme une personne intelligente. Elle paraît comme la mère, la femme au foyer qui ne sait rien faire d’autre que s’occuper de sa famille. Cette situation n’incite pas à la participation politique et civique des femmes.

Au regard des difficultés que font face les femmes dans la participation politique et civique à la gouvernance locale, il est nécessaire de proposer des solutions.

Les solutions et recommandations pour une participation politique et civique de la femme.

Pour l’atteinte d’un équilibre harmonieux dans la société, les voix des femmes sont à écouter, pour inciter le changement. Pour cela, il faudrait reconsidérer certains us et coutumes. En effet, Il faudrait permettre à la jeune fille de s’exprimer pleinement et d’énoncer ses besoins.

L’instauration d’un groupement de femmes dans les assises décisionnelles permettrait de prendre en compte leurs idées et les soumettre aux décideurs politiques.

La démystification du domaine de la politique permettrait et encouragerait les femmes à s’y intéresser. Elle dispose de certaines aptitudes que l’homme ne possède pas. Nous avons par exemple son altruisme, son humanisme, sa volonté à bien faire, sa capacité de gestion, etc.

L’amélioration de l’éducation est un point important que les gouvernants doivent prendre en considération. Il faut briser les appréhensions et inciter la jeune fille ou la femme a occupé des postes de décisions.

La promotion de l’égalité entre l’homme et la femme encouragerait plus les femmes à participer à la gouvernance locale. Elles sont aussi compétentes et peuvent agir efficacement.

La participation politique et civique concerne tout le monde. Malgré les difficultés rencontrées telles que la faible représentativité dans les assises, l’accès à une éducation adéquate, la stigmatisation, le poids des us et coutumes, la femme est un maillon important dans la mise en œuvre de la bonne gouvernance locale.

Force est de constater, que des solutions existent afin d’encourager une participation politique et civique des femmes à la gouvernance locale. Il est envisageable qu’à l’horizon 2030, on constate une occupation totale des postes stratégiques politiques par les femmes.


Femmes et littérature

L’affiche pour la première rencontre littéraire à Ouagadougou.

Les femmes représentent un rond-point incontournable dans la culture. Face à des faits de société, les femmes expriment leurs sentiments par des moyens qui sont propres à chacune d’elles. Certaines agissent en étant dans le feu de l’action. D’autres prennent la plume et écrivent pour susciter la révolte intérieure et lutter contre les injustices. Les femmes et la littérature partagent une histoire intrinsèque et je le constatai à nouveau lors de la première rencontre littéraire qui eut lieu à Ouagadougou, le 17 septembre 2022. A l’Institut français de Ouagadougou, des écrivaines de renom, à savoir Roukiata OUEDRAOGO, Monique ILBOUDO, Bernadette SANOU DAO, Mahoua S. BAKAYOKO et Laurence GAVRON, face à leur public, discutèrent au tour du thème : Femmes et littérature en Afrique de l’Ouest.

Elles ont su développer cette thématique en abordant d’autres questions sous différents angles, avec une touche personnelle.

La place de la littérature au sein d’un Sahel en crise

L’affiche illustrant les femmes qui ont pris part au panel sur le thème : femmes et littérature en Afrique de l’Ouest.

Plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest font face à une crise sécuritaire depuis quelques années. Cette crise entraîne non seulement le déplacement des populations, mais aussi la destruction du patrimoine culturel créé dans le temps. Pour elles, il appartient à tout un chacun de mener un combat pour préserver la culture. Les femmes et la littérature devront être présentes pour la restaurer après la crise.

Pour l’écrivaine Monique ILBOUDO, « Il s’agit de pouvoir faire de la culture une réflexion actuelle.« , car la crise passera. On ignore le temps exact, mais un jour la crise sécuritaire sera un souvenir lointain. En ce moment là, il faudrait que la culture soit ce rempart que les uns et les autres utiliseront pour faire face à leurs blessures et douleurs. « Les écrivains lucides sont ceux-là qui mènent un combat en prenant leurs plumes », dixit Mahoua S. BAKAYOKO. En effet, les écrivains et les écrivaines sont chargé.e.s, si je peux le dire, de prévenir certains maux de la société. Je constate que tout le monde voit, mais tout le monde n’est pas capable d’écrire pour susciter cette prise de conscience. Il les appartient donc de prendre la plume et d’écrire pour dénoncer des actes que les gouvernants font semblant de ne pas voir.

La littérature permet de faire le deuil des souffrances subies, parce que sur le support papier ou électronique, j’écris mes peines et mon ressenti et je me libère par la même occasion. En effet, il fallait que ça sorte et l’écriture est le meilleur moyen qui existe. C’est ce qu’affirme l’autrice Laurence GAVRON en soutenant que « La culture est cette bouée à laquelle il faut s’accrocher contre les guerres, les injustices, le racisme, le changement climatique« .

L’importance de la femme dans le domaine de la littérature.

Les femmes et la littérature cohabitent difficilement en Afrique de l’ouest. En effet, les écrivaines ont donné chacune les raisons qui empêchent les femmes de jouir grandement de leur potentiel en matière de littérature. Elles ont évoqué le manque de confiance de la part des femmes africaines. Ces dernières ont le désir de prendre la plume, mais la volonté et le courage pour faire aboutir leur dessein font défaut.

De plus, les femmes en Afrique francophone ne disposent pas d’assez d’espace et de solitude pour écrire. Les femmes sont astreintes à de multiples occupations familiales, qui limitent parfois leur génie créatif. Je peux citer par exemple le ménage, les enfants, le mari qui occupent la majeure partie du temps de nos mamans africaines.

De même, elles ont évoqué les contraintes sociales, tels les baptêmes, les mariages, les funérailles. En Afrique, les évènements sociaux sont importants et la présence de tous est fortement sollicitée, surtout celle des femmes.

Seulement, l’écrivaine doit mûrir ses idées et parfois dans le plus grand calme. Elle doit être à l’affût d’événements qui pourraient nourrir sa créativité et respecter le calendrier qu’elle s’est fixé pour répondre aux attentes de ses lecteurs. Cela est très important pour garder une crédibilité à leurs yeux, car nous existons grâce à eux.

L’existence d’une littérature féminine

Pour l’autrice Monique ILBOUDO, « Le jour où l’on parlera de la littérature masculine, là on parlera de la littérature féminine. Pour l’instant, c’est la littérature tout court« . Sur le coup, je souriais après sa réponse, mais j’ai apprécié. Effectivement, je constate que les gens ont tendance à vouloir féminiser certains domaines d’activités et masculiniser d’autres. Pourtant, l’objectif recherché ne doit pas être l’instauration d’une différence, mais d’une universalité. Les femmes et la littérature partagent les mêmes liens lorsque je dis les hommes et la littérature. Il n’y a pas de différence, car c’est un être pensant qui écrit.

Les mots n’appartiennent à personne. Lorsqu’ils sont prononcés dans la foulée, rare sont les personnes qui cherchent à savoir s’il s’agit d’un homme ou d’une femme. Tout simplement parce qu’on reste focalisé sur le sentiment créé par les mots de la personne. Et c’est pour cette raison que l’écrivaine Roukiata OUEDRAOGO affirme que l’on peut guérir avec des mots, mais également que l’on peut blesser avec des mots.


La veuve dépouillée

Une femme veuve dépouillée, maltraitée et pleurant. Crédit : Freepik

Après le décès de mon mari, la bonté déguisée de mes beaux-frères et belles-sœurs, s’est estompée. Avoir accès à son argent pour nourrir mes enfants, m’était en effet conditionné. Une femme veuve et dépouillée, je devins.

Il fallait supplier des hommes, que j’ai vu grandir, de l’argent pour prendre soin de moi et de ma maison.

Quand leur frère était malade, j’étais seule à prendre soin de lui.

Lorsque leur frère se mettaient en colère juste pour un meuble mal placé, j’étais là à supporter sa mauvaise humeur.

Quand leur frère avait du mal à rembourser un crédit, je m’humiliais auprès des uns et des autres pour l’aider.

Je me rappelle qu’aucun ne daignait décrocher son appel pour agréer à sa requête. Je ne suis pas la femme par laquelle il vît les premiers rayons de soleil, mais je suis celle avec qui il termina ses derniers jours.

Cet homme a travaillé toute sa vie pour mettre sa famille à l’abri du besoin. Mais aussitôt l’âme rendue, tout le travail fourni était jeté aux vents. Que diable me voulaient-ils ? Je n’avais plus rien, sauf mes larmes et mon chagrin.

De son vivant, aucune vivre ne me parvint de votre part, quand il m’abandonnait pour ses nouvelles sources de jouvence. Trois enfants en charge, sans qualification pour exercer un métier, des soucis de santé, j’étais mon seul recours et appui. Contrairement à moi, son décès était une aubaine pour vous de me dépouiller.

Personne ne veut tendre l’oreille pour m’écouter, car selon eux, la famille est prédominante. Quelle prédominance ? Des excuses pour profiter de la richesse de mon défunt mari.

Quelle injustice pour une veuve dépouillée !

Mes enfants étaient irrespectueux, indignes lorsqu’ils voulaient entrer en possession de leur héritage.

Au diable, ce lien sacré, si c’est pour être mendiante et dépouillée. J’aimais cet homme malgré ce que les uns et les autres disaient à son sujet.

Vous, sa famille, je vous considérais comme la mienne. Mais je ne savais pas que la mort signifiait la fin du mot famille pour vous.


À la barre

Un vieil homme avec peu de moyens tenant sa canne. Crédit : Freepik

« Je vous jure que je ne suis pas coupable », criait le vieil homme, à la barre, dans la salle d’audience. J’étais ce jour-là au Tribunal de grande instance pour suivre un procès comme d’accoutumée. En effet, j’étais fascinée par le monde judiciaire et je me voyais dans cette magnifique robe en soie que portaient les juges, après mes études de droit.

Bref, là n’était pas le sujet. C’était la première fois que je voyais cette salle d’audience ouverte et l’animation qui en émanait m’interpella. Malgré le calme exigé à chaque audience, les gens n’arrivaient plus à se contenir quand les accusés avaient droit à la parole. J’étais étonnée et je demandai à mon voisin ce qu’il se passait. « Vous voyez ces trois jeunes hommes assis non loin du procureur, accusent le vieil homme à la barre de sorcellerie. », me dit-il tout enjoué. La sorcellerie ? En ville et surtout dans un tribunal, je n’arrivais pas à le croire. Je pensais que ce type d’affaire était propre au village et se réglait sous l’arbre à palabre. Mais non ! Cela se passait juste devant moi et j’oubliai finalement ce que j’étais venue faire exactement au tribunal, en cette journée du neuf mai.

« Du silence dans la salle ! », hurlait le président de séance en tapant sur son marteau. Il fit venir un des accusés à la barre. « Que reprochez-vous à ce vieil homme ? », lui demandait le président. « Ce vieil homme que vous voyez, a tué trois personnes dans notre village. », répondît-il. « Avez-vous des preuves de ce que vous dîtes ? », lui retorqua le président. « Après une intercalation houleuse avec le vieil homme, les trois personnes en question sont décédées les jours qui suivirent. Il avait juré au milieu de la foule qu’elles allaient mourir et c’est ce qui s’est passé monsieur le président. C’est tout simplement de la sorcellerie ! », dit-il en regardant le vieil homme. Le procureur se leva et dit à l’accusé que cela ne constituait pas une preuve suffisante pour juger de l’implication du vieil homme dans le décès des trois personnes.

« L’avez-vous vu avec une arme pouvant ôter la vie des trois personnes ou un quelconque objet pouvant aspirer leurs âmes ? », lui demandait le procureur avec un air intéressé. « Je vous dis qu’il a affirmé que ces personnes allaient mourir. Si ce n’est pas un sorcier qui pouvait avoir la réponse, qui d’autre pouvait le faire ? Il a dit et tout le monde a entendu. C’est un sorcier ! », dit-il avec conviction. La salle s’échauffait de plus en plus.

En effet, il y avait des gens du village. D’une part, était présente la famille du vieil homme accusé à tort, qui clamait son innocence. D’autre part, celle des accusés qui faisait de même. Le président ne faisait que taper sur le marteau pour réclamer le silence. Il interpellait au besoin la Garde de sécurité pénitentiaire pour instaurer le calme requis. Mais son acte était vain, car cette affaire captivait l’attention des uns et des autres.

Généralement, ce sont les vieilles femmes veuves qui sont accusées de sorcellerie et non les hommes. Aussi, l’affaire avait été portée devant une instance judiciaire. C’était la première fois que j’assistais à une situation pareille, surtout dans un pays où le poids des traditions se fait toujours ressentir.

Le président fit appeler le deuxième accusé à la barre. Celui-ci répéta à peu près la même chose que le précédent. Le troisième, c’était la même chose. Pour eux, le simple fait que le vieil homme ait souhaité la mort de ses agresseurs prouvent sa culpabilité. Effectivement, c’est ce qu’il y avait dans son cœur de sorcier qu’il exprima et causa la mort de ces personnes. J’étais abasourdie. En ce moment précis, je me suis demandée le nombre de fois que j’avais eu des intentions obscures envers des gens qui m’avaient causée du mal intentionnellement ou pas. Seulement, je me rendis compte qu’ils sont toujours vivants et bien portants. Quel était donc le réel problème ? Était-on face à de la sorcellerie ou à un conflit entre voisins mécontents ?

Mes oreilles étaient accrochées aux lèvres des juges présents dans la salle.Le président fit venir sans tarder le vieil homme à la barre. « Pourquoi ces trois hommes vous accusent-ils de pratiquer la sorcellerie et d’être à l’origine de la mort des trois personnes ? », lui demandait le président. « En toute sincérité, je ne sais pas. Je reconnais qu’après les intercalations, j’ai dit qu’elles allaient mourir. Seulement, vous pouvez le constater, je ne suis qu’un vieil homme de soixante-onze ans et je n’ai plus la force. », dit-il tout serein. « Comment se fait-il que ces trois personnes étaient-elles toujours en conflit avec vous ? », lui demandait le président.

« Nos familles sont liées. Quand l’ainé de la famille mourut, au regard de la tradition, sa dernière épouse me fût donnée et une partie de ses terres. Les trois jeunes hommes n’étaient pas d’accord et l’un réclamait la femme, car il ne s’était pas encore marié et que j’étais assez vieux pour prétendre à une nouvelle union. Ayant refusé de satisfaire leur volonté, j’étais devenu leur objet de souffrance. Ils me molestaient dès qu’ils me voyaient. Les menaces fusaient contre ma famille et ils l’exigeaient de quitter le village. Un jour, ils sont venus chez, m’ont frappé et sont allés me jeter dans la forêt. C’est mon fils, ayant vu la scène de loin, qui me ramena à la maison après leur départ. Je vous jure que je ne suis pas coupable. », répondît-il à la barre avec véhémence.

Ses femmes et son fils qui étaient à côté, confirmèrent par des gestes, quand je jetai un regard en leur direction.

« Mais comment expliquez-vous leur mort après vos menaces ? », ajoutait le président.« Je ne saurai vous dire. Le premier était très malade depuis des années. Le deuxième avait l’habitude de boire de l’alcool frelaté et le troisième était également malade. Les soins prodigués étaient inutiles. Peut-on dire que je suis la cause de leur mort ? Leur heure était juste arrivée. », dit-il en haussant des épaules. La famille des accusés contestait également par des gestes.

A travers l’ambiance de la salle, les uns croyaient en la culpabilité du vieil homme, car seul Dieu ou un sorcier pouvait prédire la mort d’une personne et dans le cas présent, le vœu de celui-ci a été exaucé. Les autres croyaient en son innocence, car la sorcellerie pour eux n’existe pas et que les jeunes voulaient dépouiller les biens du vieil homme. Les murmures s’amplifiaient ainsi dans la salle. Même mon voisin croyait de la culpabilité du vieil homme. De mon côté, je ne voulais émettre aucun avis avant la fin du procès. Après que toutes les parties eurent avancées leurs arguments, la Cour se retira pour délibérer.

Les trente minutes d’attente paraissaient une éternité pour connaitre la décision des juges. Entre-temps, la porte s’ouvrit, nous nous levâmes, les juges s’assirent et nous fîmes de même. Ils lurent les articles qui avaient traits à la sorcellerie selon le Code pénal en vigueur et les sanctions encourues par les accusés. Ces derniers se sentaient en dehors du procès, car selon eux, cette affaire devait se resoudre au village et non en ville. Les différents avocats plaidèrent autant qu’ils pouvaient. Force était de constater que le juge avait déjà pris sa décision.

À la barre, les trois accusés furent reconnus coupables d’avoir accusé le vieil de sorcellerie. Ils ont été condamnés à un an d’emprisonnement avec six mois de sursis et ont écopé d’une amende de deux cent cinquante mille FCFA chacun. Le vieil homme leva les deux bras vers le ciel en guise de victoire, lorsque soudainement, un des accusés s’affranchit du garde, attrapa le vieil homme par le cou et l’étrangla. Les gens hurlaient dans la salle. Tout à coup, j’entendis un coup de feu. Une des gardes de la sécurité pénitentiaire tira sur l’agresseur et la suite était floue dans mon esprit. En effet, tout le monde se retrouvait à l’extérieur de la salle d’audience et les forces de l’ordre envahissaient entièrement la cour.


Devenir veuve avant l’âge

Jeune femme heureuse
Une jeune femme qui est entrain d’étirer un cache-nez, wirestock / freepik CC

Chère femme, tes éloges surpassent mon entendement malgré une viduité (état de celle qui est veuve ou de celui qui est veuf) précoce. Intelligente et belle, ta présence ne laisse pas indifférente.

Tel un nourrisson affolé par l’absence du sein, ton absence inquiète la famille.

Chère femme, dans ta tour d’ivoire, tu es convoitée. Une perle d’une beauté rare renfermée dans un moule. Une foule qui te désire, mais l’absence d’un seul la déprime.

Fragile à ses yeux, aucun mot ne trouve sens à l’expliquer. Des mots forts et puissants qu’elle clame à l’extérieur pour ainsi marquer son territoire.

Chère femme, tu supportes au delà de tes épaules et tes reins te font souffrir à chaque déplacement. Ton dos se courbe quand le poids des coutumes et des traditions t’assaille.

Chère femme, tant valorisée à une époque, les idées préconçues t’accablent et te relèguent à une place vide aujourd’hui.

Chère femme, ton identité se confond, ou si je peux le dire, disparaît dans l’ombre d’une autorité. La même qui autorise le néant dans ta vie, sans un moindre remord et avec insouciance. Le reflet de ces sentiments se traduit par une progéniture multiple, une compréhension absolue et un mutisme total.

Chère femme, humiliation et acceptation sont tes cachets quotidiens. Malheureusement, sans la moindre qualification en période de disette, tu fais la manche aux bords des feux tricolores pour ramener un bout de pain à la maison. Chère femme, tes enfants et toi mangez et vous reposez aux bords des voies en espérant avoir une pièce ou un billet d’un bon samaritain.*

Chère femme, ton corps attise la libido de certains regards, car l’odeur de ta faiblesse attire.

Chère femme, ton cri silencieux me pèse sur le coeur. Derrière cette image de femme forte, tes yeux trahissent la douleur de ton âme.

Chère femme, on t’aide. Mais jusqu’à quand cette aide persistera-t-elle donc ? Tout ce poids est vu et vécu avec tes enfants.

Chère femme, qui es-tu ? Celle que l’on interpelle pour prendre la parole alors que tu ne veux pas… La femme à qui on rappelle que la maison est vide en ton absence… Celle qui n’émerge de l’eau qu’après une viduité précoce ou à la dernière insulte… La mère qui est sensée inculquer une éducation digne d’Harvard, alors qu’elle ignore sa valeur dans les yeux de ses semblables… La fille qui est née pour être l’épouse, la mère, la grand-mère d’une génération qui brime ses droits et lui rappelle ses devoirs.

Chère femme, des fois mes larmes coulent pour toi quand je me rends compte de la grande dévalorisation faite de la jeunesse qui provient des femmes elles-mêmes. En effet, chère femme, je défends ta cause, mais tu es la première à rabaisser la jeune fille…

Chère femme, tu dois donc :

  • Enseigner à cette jeune fille à être forte, en lui épargnant ta propre souffrance. Montre à cette jeune fille le chemin à emprunter, mais ne sois pas un frein à son épanouissement.
  • Apprendre à cette jeune fille à rêver plus grand, et demain, elle sera une femme de vision.
  • Conseiller à cette jeune fille d’étudier, car une personne instruite et éduquée ne fait pas fuir le mariage.

En effet, tout le monde a besoin d’une personne sage et intelligente pour finir ses vieux jours. Valorise cette jeune fille pour qu’elle sache que son corps n’est pas une source de revenus ou un outil pour garder un partenaire de vie.

Même la polygamie n’empêche d’aller voir au-delà de l’union déjà scellée. Malgré une viduité précoce, tu dois incarner cette lumière attirante jusqu’à ton ascension chère femme. Car rien n’est neuf sous ce vieux soleil, et la lutte continuera toujours…

*Un burkinabé sur 20 était, en 2020, déplacé dans son propre pays. Ce chiffre est alarmant. « La majorité des personnes déplacées sont des femmes et des enfants, et leurs besoins sont énormes, surtout pendant la pandémie de COVID-19 qui a bouleversé une crise humanitaire déjà complexe et multidimensionnelle », a déclaré Abibatou Wane, chef de mission de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) au Burkina Faso.


Qu’est-ce que représente pour moi le blogging ?

Message en ligne blog chat communication enveloppe icône graphique concept. Crédit : Freepik.

J’ai toujours aimé écrire. Dès l’enfance, je tenais un journal intime où je notais tout ce qui m’arrivait dans la journée. En effet, je prenais déjà un plaisir à bloguer sans m’en rendre compte. Seulement, à cette époque, le numérique était peu développé et peu accessible comme aujourd’hui. De nos jours, qu’est-ce que représente pour moi le blogging ? Le blogging occupe une place importante dans ma vie, car j’use de ma créativité en écrivant et avec mon téléphone ou mon ordinateur, je communique avec des personnes partout dans le monde qui me lisent et me font des retours positifs sur mes écrits.

Un canal de communication

Il y a plusieurs manières d’interagir avec les autres et chaque manière atteint la cible visée avec les bons outils. J’ai toujours eu du mal à communiquer ouvertement avec les autres. La timidité emplissaient mon corps quand j’étais face à d’autres personnes. Mes idées se mélangeait dès que ma bouche s’ouvrait et je tremblait telle une feuille quand les regards se braquaient sur ma personne.

Le blogging a été cette passerelle pour moi à briser mon incapacité à faire face aux autres sans problème. En effet, je posais mes textes sur un papier. Je les faisais ensuite lire à ma mère qui me corrigeait au besoin. Après cela, je procédais à la publication sur les réseaux sociaux. Il a été difficile de me faire à l’idée que l’oralité n’est pas chose aisée pour moi. Seulement, je me rends compte que cela ne doit pas constituer un handicap dans la mesure où le blogging existe et revêt différentes facettes propre à chaque individu.

Un terrain de partage

Aime et commentaires sur l’écran d’un smartphone en illustration 3d. Crédit : Freepik.

Le blogging représente pour moi un véritable lieu de partage avec les autres. En effet, la communication est bien, mais l’échange qui se fait entre moi et mon interlocuteur est encore meilleure.

À travers les commentaires, les lecteurs m’encouragent et profitent des fois me raconter une expérience similaire à la thématique développée. Par le partage de mon écrit sur leurs réseaux sociaux, ils me témoignent la volonté de toucher plus de personnes, car le sujet écrit est bien et d’actualité. Et que dire des << j’aime >> sous le post ? C’est tout simplement encourageant et gratifiant. Là, je me rends compte que le blogging rapproche les gens entre eux, parce que j’arrive à transcrire des réflexions que les autres ont au fond d’eux, en usant parfois des mots simples. Et cela plaît aux gens.

Un univers de découverte et d’enrichissement

Loupe et jumelles sur une carte. Crédit : Freepik.

Il faut savoir également que le blogging ouvre plusieurs portes à quiconque aimerait découvrir de nouvelles choses. En effet, il existe de multiples blogueurs.es écrivant sur des thèmes variés. Cela peut concerner non seulement le volet sensibilisation, mais aussi le volet divertissement. Par exemple, je n’ai pas encore eu l’occasion de visiter des pays, de goûter certains mets, de lire certains livres. Seulement, certains blogs me permettent de vivre ces expériences par une simple lecture et me donnent l’envie d’aller un jour les découvrir. Certains.es font découvrir leurs cultures en un clic et permettent ainsi de briser les préjugés forgés dans l’esprit des ignorants. D’autres partagent leurs émotions personnelles à travers des poèmes ou des histoires. Et c’est cette particularité du blogging que j’apprécie beaucoup.

On apprend sans réellement sans se déplacer et on s’enrichit du même coup. Le blogging constitue une belle mine d’or pour les amoureux du monde et de la créativité comme moi. Et j’incite tous ceux et toutes celles qui hésitent à se lancer dans le blogging, à le faire, car il permet un réel épanouissement de la personne.