La veuve dépouillée

Article : La veuve dépouillée
Crédit: Freepik
12 septembre 2022

La veuve dépouillée

Une femme veuve dépouillée, maltraitée et pleurant. Crédit : Freepik

Après le décès de mon mari, la bonté déguisée de mes beaux-frères et belles-sœurs, s’est estompée. Avoir accès à son argent pour nourrir mes enfants, m’était en effet conditionné. Une femme veuve et dépouillée, je devins.

Il fallait supplier des hommes, que j’ai vu grandir, de l’argent pour prendre soin de moi et de ma maison.

Quand leur frère était malade, j’étais seule à prendre soin de lui.

Lorsque leur frère se mettaient en colère juste pour un meuble mal placé, j’étais là à supporter sa mauvaise humeur.

Quand leur frère avait du mal à rembourser un crédit, je m’humiliais auprès des uns et des autres pour l’aider.

Je me rappelle qu’aucun ne daignait décrocher son appel pour agréer à sa requête. Je ne suis pas la femme par laquelle il vît les premiers rayons de soleil, mais je suis celle avec qui il termina ses derniers jours.

Cet homme a travaillé toute sa vie pour mettre sa famille à l’abri du besoin. Mais aussitôt l’âme rendue, tout le travail fourni était jeté aux vents. Que diable me voulaient-ils ? Je n’avais plus rien, sauf mes larmes et mon chagrin.

De son vivant, aucune vivre ne me parvint de votre part, quand il m’abandonnait pour ses nouvelles sources de jouvence. Trois enfants en charge, sans qualification pour exercer un métier, des soucis de santé, j’étais mon seul recours et appui. Contrairement à moi, son décès était une aubaine pour vous de me dépouiller.

Personne ne veut tendre l’oreille pour m’écouter, car selon eux, la famille est prédominante. Quelle prédominance ? Des excuses pour profiter de la richesse de mon défunt mari.

Quelle injustice pour une veuve dépouillée !

Mes enfants étaient irrespectueux, indignes lorsqu’ils voulaient entrer en possession de leur héritage.

Au diable, ce lien sacré, si c’est pour être mendiante et dépouillée. J’aimais cet homme malgré ce que les uns et les autres disaient à son sujet.

Vous, sa famille, je vous considérais comme la mienne. Mais je ne savais pas que la mort signifiait la fin du mot famille pour vous.

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