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Euthanasiée

Une jeune fille triste, euthanasiée dans ses rêves. Crédit photo : Pixabay

Je suis euthanasiée.

Méconnaissable dans mes actes ou par mes intentions,

Je ne sais pas ou je ne sais plus.

Sur le chemin de la vie,

Je voyais donc les saisons changer.

En réalité, l’acte paraissait mécanique,

Comme si une personne programma une pendule,

Avec l’heure, la minute, la seconde de la nouvelle saison.

C’était beau et magnifique,

Mais je ne pouvais pas dire autant de ma vie.

Mon immaturité juvénile me poussa, en effet, à mes pires dérives.

Mon inconscience affirmée m’égara sur une route,

Parsemée d’épines aussi tranchantes les unes que les autres.

Par malchance, elles piquaient ma peau,

Et la transperçaient.

Je me demandai si c’était la même douleur,

Que le Christ avait ressenti,

Quand on lui mit la couronne d’épines sur la tête.

Peut-être pas, car ma douleur était transparente.

De même, elle ne suscitait pas l’émoi chez mes proches.

Chacun portait sa croix,

Me dis-je pour me consoler.

Des fois, affronter la sombre vérité m’était difficile,

Car je savais qu’elle ne me rendrait pas ma liberté.

Prisonnière d’un temps, je m’étais euthanasiée.

Méconnaissable dans mes dires ou égoïste par mes intentions,

Je ne sais pas ou je ne sais plus.

Ma grand-mère me donna ce que son époque lui apprit.

Je grandis avec et me rendis compte,

Que les temps étaient malheureusement conjugués différemment.

Mon passé est-il parfois en déphasage avec mon présent ?

Ma mère m’inculqua également son savoir,

Mais il était différent des autres savoirs.

Les bonnes mœurs étaient euthanasiées.

En effet, pour quelques billets de banques,

Des gouvernants se plient aux exigences des détracteurs,

Des frères et sœurs déballent les secrets,

Au loup déguisé en mère-grand.

Aussi, par une promesse à un meilleur poste,

Les beaux agneaux du troupeau se transforment,

En fauves et dévorent tout.

Les droits acquis précédemment se donnent en troc,

Laissant ainsi la veuve et l’orphelin,

Près des feux tricolores à mendier,

Et poussent malencontreusement les plus belles à monnayer leurs charmes.

Que la vue de mon monde est effectivement tragique.

En somme, j’aurai aimé une vie tranquille,

Où le temps efface tout à la moindre infraction,

Sans sursis, sans amende.

Pareillement, une vie dans laquelle où le melting pot s’encourage.

Que du Nord au Sud,

Que de l’Est à l’Ouest,

Une foi commune nous lierait solidement.

Des liens qui délieraient, par chance, les fausses différences créées,

Dans la conscience et dans le cœur de l’humanité.

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Auteur·e

yaamato

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