Lindsay, un ange au ciel

Article : Lindsay, un ange au ciel
Crédit:

Lindsay, un ange au ciel

Un enfant montrant sa main où il est écrit no à l’harcèlement. Crédit photo : freepik

Mon cœur se fendit, après avoir regardé, sur TF1, l’histoire de Lindsay DRUON, un ange partit très tôt au ciel. Cette dernière se suicida par pendaison dans sa chambre, suite à l’harcèlement, qu’elle subissait dans son établissement scolaire. En suivant l’émission télévisée, je me suis demandée pourquoi les adolescentes se sont-elles prises autant à Lindsay ? D’où pouvait provenir une telle agressivité envers cette jeune fille ? Elle n’avait pas à être leur souffre douleur pendant près de huit mois.

L’émission Sept à Huit réveilla en moi des vieux souvenirs douloureux, que je pensais partis. Le harcèlement scolaire est un fléau, qui détruit toute personne qui cherche à s’insérer dans la société. Seulement, il y a des jeunes filles ou des jeunes garçons, qui ignorent le vécu ou les sentiments des autres. Ceux-ci agissent et n’imaginent pas les conséquences sur la vie de la personne harcelée. Contrairement à Lindsay, un ange au ciel, j’ai été harcelée dès mes six ans par un groupe de garçons du quartier. Nous avions aménagé dans ledit quartier, pour des questions de proximité avec le service de mon père. J’étais nouvelle et mon intégration fut un calvaire.

Une jeune fille assise par terre, qui se fait menacer par deux personnes. Crédit photo : freepik

Après chaque bagarre, je racontai mes déboires à mes parents, qui faisaient malheureusement la sourde oreille devant ma souffrance. Pour eux, il s’agissait des jeux d’enfants, qui prendront fin. Alors que je pouvais voir et ressentir chez ses enfants, de la méchanceté à mon égard. Il passait la majeure partie de leur temps à me demander le jour de notre départ. « Ce n’est pas votre maison. Vous vivez en location. Moi, mon père a construit…« , étaient les propos que je devais encaisser. Il arrivait des fois, que je sois la victime des petites filles aussi. Où était la solidarité féminine ? C’était épuisant et j’avais juste envie de repartir dans mon ancien quartier. Pour remédier à la situation, mes parents m’interdisaient de sortir pour éviter les heurts avec ces garçons. Cela ne les décourageait pas. Ils me guettaient et restaient devant la porte de la résidence.

N’ayant pas de grand frère ou de grande sœur, j’appris, donc, à me défendre et à user de toutes les stratégies pour ne plus me faire taper dessus ou insulter. La plupart des adultes ne disaient rien, car pour certains, je n’étais pas leur enfant et c’était des jeux d’enfants, et pour d’autres, je devais être forte et m’imposer. La compréhension était difficile à cette période, car je souffrais.

Pendant mon enfance, mes parents comprenaient difficilement mon agressivité et ma turbulence. J’aurai aimé leur dire, mais ils ne m’auraient pas crû.

La lettre écrite par Lindsay DRUON à ses parents pour leur expliquer son suicide. Crédit photo : Quora

Pour Lindsay DRUON, les harceleuses lui ont pris la vie. La jeune fille a demandé l’aide du directeur de l’établissement, qui ne réagit pas à son appel. Dans le reportage, je vis qu’elle a été attaquée, d’abord au sein de l’école, aux yeux de tous sans l’intervention d’adultes ou de camarades de classe. Ensuite, elles versèrent sur Lindsay une boisson gazeuse et l’une d’entre elles filmait. J’étais sous le choc. Une jeune fille de treize ans ne devrait pas vivre une telle expérience.

De même, son physique était l’objet de moqueries. C’est incompréhensible. En effet, les êtres humains sont différents. Par exemple, certains sont petits avec des grands yeux et des lèvres fines. Par contre, d’autres sont grands, avec un grand nez et des lèvres pulpeuses. Cela n’enlève en rien le fait qu’ils sont tous des êtres humains, qui ont le droit de vivre et d’être respectés. Lindsay, à présent un ange au ciel, était une belle jeune fille, qui savait aussi chanter. Elle nourrissait même le désir de participer à The Voice. Malheureusement, son rêve n’aboutira jamais, car un groupe de jeunes la trouvait laide et l’ont poussée au suicide.

Une fille tenant son son visage entre ses jambes, encerclée par trois personnes. Crédit photo : freepik

De plus en plus, je constate que la loi du plus fort tente à devenir la norme. Les personnes, qui sont censées y mettre un terme, ferment les yeux, en se disant que ça va passer. Des fois, j’entends des adultes dire, « à notre époque, nous avons fait ceci… Les temps étaient plus ardus… Aujourd’hui, vous les jeunes vous avez internet et souffrez moins…« .

Pourtant, ce n’est pas toujours le cas. En effet, chaque génération vit avec ses réalités, les avantages et les inconvénients. De nombreux jeunes souffrent dans le silence et sont obligés de faire semblant pour ne pas paraître faibles aux yeux des parents et de la société. Je trouve bien vrai, lorsque la grand-mère de Lindsay dit que sa petite fille ne s’est pas suicidée, mais qu’elle a été tuée sous le regard silencieux des personnes, qui avaient le pouvoir et la capacité d’agir.

Partagez

Commentaires